Le mardi 28 mars fut l’occasion d’une nouvelle journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites. Les manifestants ont également répondu présents à Bordeaux, où nous avons pu suivre le cortège des allées Tourny jusqu’à la place de la Bourse.
un cortège pacifiste
Une journée de mobilisation à laquelle la ville de Bordeaux a fait honneur puisqu’entre 10.000 (selon la préfecture) et 80.000 (selon les syndicats) manifestants se seraient donnés rendez-vous afin de manifester leur opposition à cette réforme des retraites.
C’est finalement autour de 12h30 qu’un cortège dans lequel la totalité des syndicats était représenté, s’est élancé, dans une ambiance festive et conviviale, sous le soleil bordelais. Au programme chants, slogans et danses reprises par une bonne partie de la foule.
De Tourny à la Bourse, le cortège a emprunté le cours d’Albret avant de rejoinre le cours d’Alsace-et-Lorraine, dans une ambiance toujours plus festive.
Pendant les 3h de manifestations, le centre-ville de Bordeaux a donc vécu au rythme du cortège composé de manifestants de tous les âges réunis autour d’une cause commune. Une occasion pour eux de laisser place à leur imagination au travers de slogans originaux sur les différents panneaux et affiches : « 16-64 c’est une bière pas une carrière » ou encore « Tu nous mets 64 on te mai 68 », mais également d’exprimer des revendications climatiques,
contre la hausse du pouvoir d’achat ou en faveur de la cause féministe.
une jeunesse déterminée
Une foule décidée et résolue, composée en grande partie de syndicats étudiants et de jeunes aux convictions affirmées avec qui nous avons pu échanger.
Pauline étudiante à l’Université Montaigne nous explique : « Au début je suis venu à la manifestation des retraites car j’étais pas du tout d’accord avec cette réforme, et puis avec le temps on se rend compte que le Gouvernement ne nous écoute pas et méprise le peuple. Par exemple quand Macron fait une allocution comme celle-ci la veille d’une manif on se demande quel est l’intérêt ? Comment dire que le Covid a rendu les gens fainéants ? C’est simplement que les gens comprennent clairement ce que signifie la valeur Travail, tout le
monde bosse sans reconnaissance, sans salaire derrière. C’est toujours la même chose. Je pense en effet que c’est un ras le bol général de tout et une grosse prise de conscience ».
Un état d’esprit unanime et partagé par une grande partie de la jeunesse présente sur place puisque Erwann, membre des JC, jeunesses communistes, nous affirme que « Macron refuse d’écouter le peuple, les manifs grandissent, la colère aussi, c’est la raison pour laquelle la jeunesse doit se mobiliser. D’ailleurs tout le monde doit se mobiliser contre cette réforme pour montrer que le rapport de force est de notre côté et non pas du leur. ».
j'ai mal à ma fac
La manifestation qui s’est déroulée dans le calme a ensuite laissé place à une série d’affrontements entre force de l’ordre et groupes de casseurs tout le long des quais.
En effet dès l’arrivée place de la Bourse vers 15h, les manifestants ont laissés place aux premiers attroupements de casseurs. Mais c’est aux alentours de 16h30 que ces quelques centaines de casseurs se donnent rendez-vous place de la Victoire avec la volonté d’en découdre avec les forces de l’ordre. Les chants et les revendications ont définitivement laissés place aux jets de pavés et aux gaz
lacrymogènes, obligeant la population civile à quitter les lieux.
Concernant ces débordements, les jeunes que nous avons interrogés sont unanimes : « Je pense que c’est la conséquence de la politique de Macron, moi personnellement ce n’est pas que je sois favorable ou non, juste le Gouvernement paie les pots cassés de ses erreurs et de son mépris » nous précise Erwann.
Des heurts qui se sont tenus devant la faculté de la Victoire, également bloquée depuis quelques jours maintenant, où nombreux manifestants se sont réfugiés afin d’échapper aux gaz lacrymogènes envoyés par les forces de l’ordre.
Molly, étudiante dans cette même université et présente sur les lieux à ce moment nous explique être : « favorable à la défense de nos convictions face à un Président élu par défaut, grâce à la manifestation ou au blocage de lieux clefs. En revanche je suis pour la manifestation pacifiste, et j’ai honte des excès de violence comme l’occupation très violente et destructrice de ma fac . J’ai mal à ma fac ».
Des affrontements violents qui n’auront cessé qu’aux alentours de 19h. Le bilan diffusé par la préfecture fait état d’un blessé léger du côté des manifestants, de six blessés légers du côté des forces de l’ordre et de six interpellations.
Image 1: © Twitter de @SNFOLCBordeaux
Images 2 & 4: © Twitter de @FlorianTixier
Image 3: © Twitter de @chu_cgt Bordeaux
