Certains d’entre vous connaissent peut-être déjà Jean-François Zygel. Pianiste et compositeur, l’artiste est aussi un formidable pédagogue qui transmet régulièrement son amour pour la musique dans des émissions télévisées. En concert samedi soir (11/11) à la Gare du midi, l’improvisateur hors norme nous promet une représentation unique inspirée par la ville de Biarritz. Comment lui viennent les notes? Que lui inspire la cité impériale? Autant de questions que nous lui avons posées avant sa représentation.
Selon vous, tout peut être traduit en musique. Lorsque vous éprouvez une émotion, les notes viennent-elles instantanément dans votre tête ?
Certaines personnes visualisent des couleurs lorsqu’elles entendent de la musique. Chez moi, ce sont des rythmes, des mélodies et des accords qui surgissent spontanément en fonction de ce que je vois, de ce que je ressens… et même figurez-vous des personnes avec qui je parle !
Pourquoi ce récital spécialement dédié à Biarritz ? Quelles sont vos attaches avec cette ville ?
L’amour ça ne s’explique pas ! J’aime Biarritz, j’ai eu le plaisir de m’y produire
plusieurs fois, de parcourir ses rues et son front de mer, d’écouter se mélanger le
bruit des vagues et celui des conversations dans plein de langues différentes…
L’histoire de la ville est très riche, sans parler de son patrimoine architectural
particulièrement varié. C’est très inspirant !
Avez-vous déjà fait des récitals inspirés d'autres villes ou paysages ?
C’est à l’étranger que j’ai d’abord eu cette idée de mettre en musique les villes où je me trouvais : c’était le moyen le plus direct de communiquer avec le public,
dans des pays dont je ne parlais pas forcément la langue.
J’ai ainsi mis en musique Taipei, Casablanca, Bucarest ou La Paz. Puis j’ai commencé une tournée en France sur ce même principe, en faisant le portrait musical de Montpellier, Deauville, Châteauroux, Provins, Carpentras, Aire-sur-la-Lys, Dax, Aix-en-Provence, Toulouse… J’en oublie sans doute beaucoup, car j’ai déjà imaginé une quarantaine de portraits de villes différents !

Que ressentez-vous spécialement lorsque vous êtes à Biarritz, et comment le traduisez-vous comment le traduisez- vous sur le clavier ?
Je ne peux pas vous le dire… car moi-même je ne le sais pas encore ! Voyez-vous, l’improvisation, c’est de la composition sur le moment, cela jaillit spontanément
de mon imagination. Alors pour avoir la réponse à votre question, il faudra que vous veniez au concert !
Que feriez-vous si demain vous ne pouviez plus faire de la musique ?
Ecrire ! J’aime autant les mots que les notes. Sur la fameuse île déserte,
j’emporterais bien sûr un piano, mais aussi quelques dictionnaires, c’est certain !
Que diriez-vous à un jeune qui pense que la musique classique est ennuyeuse ?
On peut vivre sans art, c’est sûr… mais c’est tellement dommage ! La vie
quotidienne offre bien sûr un certain nombre de plaisirs, sans parler de la vie
familiale ou de la vie amoureuse. Mais seules les grandes œuvres d’art ont le pouvoir de nous élever, de nous faire connaître d’autres univers, d’autres temps, de nous offrir une aventure pour moi supérieure à toutes les autres : l’art est sans aucun doute ce que l’homme a fait de mieux !
Quant à la musique classique, c’est un peu comme le rugby ou la cuisine : pour
aimer certaines œuvres ou certains compositeurs, on peut avoir besoin d’une petite initiation, de quelques clefs d’écoute… Mais quel bonheur de développer son oreille, d’apprendre à écouter, à découvrir, à aimer.
Jean-François Zygel, Images musicales de Biarritz, samedi 11/11 à la Gare du Midi de Biarritz. Info et billetterie ici
