Plus rien n’arrête La Rochelle. Dans une rencontre délocalisée au Vélodrome, les Maritimes ont une nouvelle fois gâché la fête des locaux, après le succès face à Bordeaux. Cette fois-ci, la victime s’appelle le RC Toulon. Victorieux 23 à 8, les joueurs de Ronan O’Gara en sont à dix victoires consécutives toutes compétitions confondues. Tout simplement inarrêtables.
Si le groupe Osiris de l’ancien joueur de l’OM, Eric Di Meco, a ouvert le bal, ce sont bien les trente artistes sur le terrain qui étaient là pour donner le rythme de la soirée. Entre Toulon et La Rochelle, un affrontement entre deux équipes marchant sur l’eau ces derniers temps, et avec de fortes ambitions pour cette fin de saison se profilait. D’entrée, les percussions se sont fait entendre. Le paquet d’avants rochelais montraient l’étendue de sa puissance, et le géant Will Skelton faufilait son bras dans un trou de souris pour inscrire les premiers points de la rencontre. Menant 7 à 0 après seulement six minutes de jeu, les Maritimes allaient ensuite se voir priver de munitions, pour la quasi-intégralité de la partie.
Pas de possession, pas d'occupation? pas de problèmes!
Les Toulonnais, invaincus à domicile en 2023, voulaient poursuivre leur belle série. Mais ils se faisaient refouler en permanence par des Jaune et Noir décidemment injouables quand vient l’odeur des phases finales.
Les débats auraient cependant pu prendre une toute autre tournure. A la onzième minute de jeu, Rémi Bourdeau écope d’un carton jaune suite à un plaquage à l’épaule directement à la tête sur Baptiste Serin. Pendant ces dix minutes en infériorité numérique, La Rochelle saura encore et toujours faire le dos rond, devant sa ligne, grâce notamment à un Pierre Bourgarit exceptionnel durant les cinquante minutes jouées.
Dominés territorialement, les hommes de Ronan O’Gara vont logiquement encaisser un essai, de la part de Chelsin Kolbe sur un coup de pied dans le dos de la défense. A la 25ème minute de jeu, les Rochelais conservaient une courte marge en tête, grâce à une meilleure précision de son buteur. D’ailleurs, Antoine Hastoy s’est comporté en véritable chef d’orchestre, capable de dicter le jeu à son rythme, face à celui qu’il remplace dans la tunique jaune, Ihaia West. Grâce à un nouveau 100% de réussite face aux perches, les visiteurs rentraient à la pause avec une avance de cinq point, 10 à 5, alors que les joueurs de Franck Azéma et Pierre Mignoni avaient laissé échapper huit points au pied.

le pragmatisme des champions
La seconde période fut une copie conforme de la première. Sevrés de ballon, les Rochelais s’arcboutaient en défense pour frustrer un public marseillais venu peu nombreux dans la gigantesque enceinte phocéenne. Scorant à la moindre occasion, c’est presque sans crainte que les partenaires d’un Paul Boudehent replacé en centre de fortune, suite à la sortie sur blessure d’UJ Seuteni, entraient dans le dernier quart d’heure avec une avance de huit points, 16 à 8.
Et au moment de porter l’estocade, les champions d’Europe en titre ne se sont pas fait prier. Si Toulon n’a pas su franchir la ligne, les Rochelais, eux, avançaient à l’impact. Au ras, tout en puissance, dans la plus pure tradition maritime, Kyle Hatherell venait assurer une victoire au combien précieuse dans le sprint final. Le tableau d’affichage se figeait après cette 73ème minute de jeu, le score ne bougerait plus. Une partie remportée 23 à 8, et une série d’invincibilité qui s’étend désormais à dix matchs toutes compétitions confondues.
Avec ce succès, La Rochelle prend provisoirement la place de leader en Top 14 avec la rencontre de Toulouse. Surtout, elle se rapproche à pas de géant d’une qualification directe pour les demi-finales en fin de saison. Une manière idéale de préparer sa finale de Champions Cup, dans un remake de celle de l’an passé face au Leinster. Avant cela, un dernier match, sur la pelouse du champion en titre montpelliérain samedi prochain, à 17 heures.

Image 1 &3 : Instagram Stade Rochelais
Image 2 : Instagram RC Toulon