Pour Alec Pansart, aujourd’hui, c’est le jour J. Ce matin il prend la direction de San Sebastian pour disputer son premier combat de MMA.
Après des mois d’entrainement sans relâche, l’heure de vérité a sonné. nous l’avons rencontré quelques jours avant cette étape importante de sa vie.
Au fond de la salle de sport, près de la machine à café, Alec, jeune homme de 20 ans n’a rien d’un barbare ou d’un sauvage. Il discute calmement avec son collègue d’entrainement, une armoire à glace, tatoué de la tête aux pieds. Les deux hommes ont un combat dans quelques jours et ils échangent sur leurs ressentis respectifs.
-Ma mère ? Elle m’a dit de le mettre KO direct pour ne pas en prendre plein la tronche.
-Ahaha ma mère m’a répondu NON, catégoriquement, quand je lui ai demandé si elle venait.
Sans l’image, nous pourrions croire à une discussions entre deux écoliers. Mais ce sont bel et bien deux combattants qui s’apprêtent à entrer dans la cage pour en découdre avec quelqu’un qui a la même volonté de gagner. Et pour Alec, c’est son premier combat en MMA.
pourquoi le mma?
Avant, je faisais du hockey sur glace. J’ai du arrêter à cause d’une blessure. Ma soeur faisait du kick-boxing, j’ai essayé sur ses conseils. Mais dans un premier temps, c’est le sol qui m’intéressait plus que le pied/ poing. J’ai donc fait 3 compétitions en Pancrace. Par ce biais là, j’ai rencontré le MMA. Je suis devenu fan, je regardais toute les vidéos de Conor McGregor.
Pour mes 15 ans, je me suis rendu à CYFIT et depuis, c’est mon rêve de faire toute les compétitions pour un jour passer pro.
Comment passer pro? Peut-on en vivre?
Ça s’est plus une question pour le coach mais si on travaille dur, ça peut aller très vite, par exemple Benoit Saint-Denis a fait juste quelques combats en amateur et ensuite il est passé directement pro.
C’est un sport qui génère beaucoup d’argent mais les boxeurs ne gagnent pas bien leur vie. Même si il y a des exceptions. Mais si je fais tout ça c’est parce que j’aime boxer et je suis passionné. J’aime la difficulté, affronter quelqu’un de fort pour me surpasser.
Qu'en pense ta famille?
Ma mère et ma soeur m’ont toujours soutenu dans tout ce que j’ai fait. Elle vont d’ailleurs venir au combat. Mais pour la famille au sens large du terme, c’est un plus difficile que si je faisais du foot.
On parle quand même de rentrer dans une cage et d’échanger des coups. C’est pas anodin. Ça leur fait un peu peur.

dans la vie de tous les jours, es-tu bagarreur?
Quand j’étais ado, j’étais un peu sanguin. Mais dès que je me suis mis au sport de combat, ça m’a calmé. Ça m’a mis un cadre. Je ne privilégie pas du tout la violence, au contraire, ça doit vraiment être en dernier recours.
Le plus dur dans ce sport?
Passer de la lutte à la boxe et vice-versa. Faire le lien. C’est beaucoup plus technique et stratégique que ça n’y parait.
Comment te prépares-tu pour le jour J ?
Je m’entraine tous les jours de la semaine excepté le dimanche. Technique sur des thèmes spécifiques, sparring plus renforcement physique où on travaille puissance, vitesse et explosivité. C’est juste la dernière semaine où on travaille plus doucement et où l’on privilégie le cardio et le travaille de touche pour ne pas prendre le risque de se blesser.
On perd les derniers kilos. On fait attention à ce qu’on mange. Des légumes de l’eau… Les premières semaines, c’est pas facile ! Parce que si on est trop lourd pour la pesée le jour du combat, c’est corde à sauter et tenu de sudation ! C’est pas le top.
comment te sens-tu avant ce combat?
Le stress commence à monter un mois avant, progressivement. On se heurte à certaines appréhensions. Est-ce que je me suis assez entrainé ? Pourquoi faire tout ça ? Mais de manière général, ça va.
Lors de ma première compétitions en Pancrace, c’est comme si mon esprit cherchait à s’échapper. Je n’arrivais pas vraiment à me concentrer. Jusqu’à ce que je prenne une droite et que je m’y mette vraiment.
Mais là je me sens en confiance. J’ai une bonne team avec Chris, mon coach puis ma famille et mes amis. Mes trois pilliers, mes anges gardiens. Je sais que j’y vais bien accompagné.
Même si je suis super cool, il faut que dans l’octogone, mes adversaires, je les déteste ! Je suis obligé. C’est soit toi, soit lui.

Photo 1: Instagram @alecpsrt
Photos 2-3: ©DR