Le week-end dernier, la petite ville de Mauléon-Licharre a vibré durant quelques jours entre spectacles, tables rondes, concerts et repas festifs. La 3e édition du festival Ainerak a connu un beau succès, permettant d’associer culture et entraide, tout en partageant des moments riches en émotions.
Rendre la culture accessible à tous
Durant de nombreuses années, c’est une compagnie de théâtre, Tokia théâtre, qui a été à l’initiative d’un festival, Mai en scène, et qui proposait de multiples représentations le temps d’un week-end sur Mauléon. Lorsqu’elle a souhaité y mettre un terme, la municipalité a décidé de reprendre le flambeau et a créé ce festival orienté vers la solidarité entre les peuples.
La plupart des spectacles sont gratuits, ou à moins de dix euros, afin que le prix ne soit pas une barrière. Présenter aux habitants de cette zone rurale une offre culturelle variée est toujours au centre des préoccupations du service culturel de la ville. Un programme permettant d’assister à divers spectacles est proposé tout le long de l’année.
« Susciter l’envie et la curiosité de nouveaux publics, notamment celles et ceux qui ne se sentent pas concernés habituellement par ces manifestations, serait une belle réussite », résume Clément Pottier, membre du comité d’organisation du festival.
pari réussi pour une belle solidarité
Un temps fort du festival a été sans nul doute le spectacle « De l’autre côté ».
« Le point de départ a été le projet de la mairie de consacrer le thème du festival cette année aux migrations subsahariennes. Comme nous avons des jeunes mineurs isolés sur Mauléon depuis peu, accompagnés par l’association Don Bosco, j’ai eu l’envie de les mettre en scène avec notre troupe de théâtre taping tapong » explique Bertrand D’Hulst, régisseur de la compagnie.
Il a choisi un texte de Laurent Gaudé, retravaillé pour pouvoir convenir aux acteurs. S’y sont ajoutés des chants, des danses et des slams écrits par deux jeunes sur leurs histoires personnelles. Quatre mois de répétitions intensives et une représentation qui a été saluée par un public gagné par l’émotion. Moustafa, Ahmed, Mamoudou, Djibril, Madigata, Samba, Alix, Kattin, Ande, Myriam, Teja, Nicolas et Marie Jo peuvent être fiers de l’ouvrage accompli !
« Avant tout, cela a été une vraie rencontre entre ces jeunes, venus d’ailleurs, deux jeunes d’ici qui se sont joints au projet, et les comédiens. Cette mise en scène a été une belle aventure, qui m’a énormément apporté, cela m’a fait grandir » conclut Bertrand D’Hulst.

Rendre humaine la réalité des exilés
Donner un visage aux histoires tragiques des migrants, tel était le but de ce festival. À travers des photographies, la transmission d’un ciné débat autour du documentaire « Le chant des vivants » de Cécile Allegra, et une table ronde, l’hommage rendu à ces gens qui fuient leur pays et aux bénévoles qui les accompagnent n’a laissé personne indifférent.
Ce festival a permis également de tisser des liens, de se rencontrer autour de la musique, de spectacles comiques et de chansons.
Rendez-vous pris pour l’année prochaine !
Images: © Caroline Herrera / Chocolatine Média