Le choc de titan qui opposait à l’Aviva Stadium le Leinster au Stade Toulousain, était attendu par la planète rugby comme un chat attendrait son lait. Pour le compte de la 1ère demi-finale de Champions Cup, la promise bataille entre ces deux cadors européens n’a pas eu lieu, tant les Irlandais ont infligé un supplice à des toulousains dans un jour moyen.
Une indiscipline toulousaine coupable
Il se dit, et surtout il se vérifie, que l’indiscipline coûte chère à un niveau d’exigence comme celle d’une demi-finale de Champions Cup. Malheureusement pour le Stade Toulousain, les 2 cartons jaunes administrés à Ramos puis Neti, furent à chaque fois des tournants faits de tourment pour les rouges et noirs. Imaginez un peu les 28 points encaissés en infériorité numérique. Après une entame de match plutôt réussie pour les coéquipiers d’Antoine Dupont, matérialisée par un essai, la mise au placard de l’arrière internationale permettait aux Irlandais de scorer généreusement. À tel point qu’aux citrons, les Dublinois basculaient avec l’avantage de 27 à 14.

Le pack irlandais fait la loi sur le pré
Si les coups de sifflet de Mr Barnes n’ont pas aidé des Stadistes sous pression, la qualification irlandaise tient également à la force d’un pack de fer, conduit divinement par un Gibson-Park, menace de tous les instants. Auteur de 2 essais en début de match, Jack Conan incarne à merveille la hype d’une 3e ligne souveraine. Que dire des groupés pénétrants, qui avançaient constamment allégrement, surtout après la sortie sur biscotte de Rodrigo Neti. Côté français, la réorganisation suite à la blessure précoce de Barassi, ne fut pas un succès. Ainsi, Graou vécut un enfer tout l’après-midi, et c’est tout un système qui était orphelin d’un Dupont derrière ses gros. En 10, c’est bon, mais en 9, c’est fabuleux. Dommage. Une fin de match anecdotique voyait le Leinster franchir une dernière fois la ligne, pour un score final sans appel de 41-22.
On voulait croire à un doublé possible pour le grand Stade Toulousain, qui s’est vu stopper son rêve par une machine Irlandaise du nom de Leinster. Si nous devons attendre l’autre demi-finale pour connaître l’affiche épilogue de la compétition, le terme de favori n’est pas galvaudé quand il s’agit de nommer l’ogre celtique. Pour Toulouse, le bouclier est déjà dans toutes les têtes.
Images: Twitter Leinster Rugby