L’École Supérieure Occitane (ESO) dispose de deux antennes, une à Albi dans le Tarn (81)et l’autre à Narbonne dans l’Aude (11). Cet établissement privé propose plusieurs bachelors dont Immobilier et Vente. Des formations en alternance financées par les entreprises. A la fin de leur parcours, les étudiants devaient obtenir un bac+3, comme promis lors de leur inscription. En réalité, ils décrochaient un “titre professionnel”, comme indiqué sur le site internet de l’école, l’équivalent d’un bac+2. Depuis trois ans, la directrice délivrait de faux diplômes à ses élèves. Le 6 mars, elle a été démise de ses fonctions et va avoir affaire avec la justice.
Guillaume Desjours a été nommé administrateur judiciaire pour occuper le poste vacant. Il a été désigné par le tribunal de commerce, une procédure habituelle dans cette situation. Il confie : “je m’occupe de représenter l’école au niveau légal, j’ai le pouvoir de signature”. Il a donc pris le relais auprès des équipes en place, notamment à Albi, où la supercherie a été découverte.
Qu'en est-il des étudiants ?
Ayla est étudiante au sein de l’ESO en première année de BTS et employée par l’école en tant que commerciale témoigne : “je n’ai pas réalisé tout de suite ce qu’il se passait, j’avais de bons rapports avec la directrice, qui nous rendait visite toutes les deux semaines”. La jeune femme est préoccupée quant à l’avenir de l’école: “Des professeurs vont partir et l’image de l’établissement va en prendre un coup”.
L’arnaque a touché 90 étudiants sur trois ans. Plusieurs dizaines sont en cours d’obtention de leur bachelor, ils sont inquiets. “Je suis entré en contact avec les délégués de classe, ils m’ont fait part des craintes des élèves”. affirme M. Desjours. De son côté, il cherche des solutions pour que les étudiants ne perdent pas une année. “J’essaye de voir avec d’autres écoles, s’il est possible qu’elles valident les diplômes des étudiants de l’ESO”. Une nouvelle réunion avec les délégués aura lieu le 2 mai.
Une partie des élèves songe d’ores et déjà à porter plainte contre l’école. Pour le moment, les entreprises qui emploient les alternants ne se sont pas manifestées auprès de l’école.

"Mieux régulé"
Martin Hirsch, vice-président exécutif de Galileo Global Education (groupe spécialisé dans l’enseignement supérieur) était l’invité de France Info ce matin. Il est intervenu sur la question de l’enseignement supérieur privé, notamment sur les propositions apportées par le gouvernement. Il a affirmé que ce secteur devrait être “mieux régulé et contrôlé”.
Selon la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCRF), en 2020, 30 % des écoles supérieures privées montraient des anomalies au niveau de leurs pratiques commerciales.
Image 1 : @ecole_superieure_eso – Instagram
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