« Le cuir est l’une des matières les plus nobles et les plus résistantes que je connaisse. Mais c’est aussi un produit qui n’est pas très éthique. » C’est en partant de ce constat que Rodolphe Mondin a créé sa société. Alors qu’il était étudiant et se formait à la viticulture, il a eu l’idée de réutiliser le marc de raisin pour en faire une matière « durable et écologique ». J’ai pu le rencontrer dans ses bureaux et découvrir ses premiers produits.
Le marc de raisin, une matière abondante et inexploitée
« Être végétarien, ce n’est pas seulement un choix, c’est une conviction. Et j’ai voulu porter cette conviction jusque dans ma manière de m’habiller. » A 23 ans, Rodolphe Mondin est un homme plein d’ambitions. Il y a 4 ans, il a fondé sa société avec la volonté de mettre sur le marché une matière qui soit une alternative au cuir animal. « J’ai eu cette idée au cours d’un de mes stages. J’étais en viticulture et je prévoyais de faire carrière dans le vin. »
Soucieux de l’environnement, il s’intéresse au procédé de fabrication du vin et aux déchets qui sont produits derrière. « Je suis rendu compte qu’il n’y avait pas de revalorisation des sous-produits de la vigne, comme par exemple le marc de raisin. » Il réalise qu’il s’agit d’une biomasse très abondante ici en France mais peu connue. « C’est une matière qui n’a aucune utilité pour le vignoble et qui est généralement envoyée en distillerie ou brûlée. »
Une production neutre en carbone
Une idée lui vient alors : transformer cette matière et en faire « quelque chose d’éthique et de durable. » Rodolphe s’associe alors avec Julien Houssiaux, un camarade de promotion et ensemble, ils commencent à travailler sur un procédé de fabrication. « Notre but était que notre production soit réellement neutre en carbone. Notre matière se compose de 77 % de ressources végétales. » Ensuite, pour Rodolphe Mondin et son associé, le but est que les propriétés se rapprochent de celles du cuir. « On essaie d’avoir une résistance à l’élongation, des coutures élégantes et un produit solide, qui tient dans le temps. »
Pour l’instant, Rodolphe et Julien travaillent en sous-traitance. « On ne se sentaient pas assez murs au niveau du prototypage de la matière pour directement lancer une usine qui coute plusieurs millions d’euros. On veut faire les choses étape par étape, sans se brûler les ailes. » Prudents mais ambitieux, les deux associés se sont installés à Bayonne et ont bien l’intention de s’implanter durablement dans le Pays basque.
