Avec joie et envie les basques retrouvaient leur antre de Jean Dauger pour un 12ème match à guichet fermé. Avec trois petits points d’avance et un Camille Lopez des grands jours, Bayonne enterre les derniers espoirs de Montpellier de défendre son Brennus et se repositionne pour une fin de championnat à enjeu.
Vivement critiqués par leur manager Philippe Saint-André, les Cistes se devaient de réagir après leur défaite à domicile face à Castres. Si le champion de France veut encore espérer défendre son titre, il n’a plus le choix. La victoire sur la pelouse bayonnaise est impérative. Une source de motivation évidente qui se lit dès les premiers instants de la partie. Donnant le coup d’envoi du match, les héraiultais déstabilisent rapidement les basques avec de l’inspiration et une grande vivacité de leur ligne de trois quarts. Très vite, ils concrétisent leur bonne entame, débloquant le score dès la 4ème minute par le pied de l’ouvreur italien Paolo Garbisi.
Le promu maîtrise le champion
Le ton est donné, le premier acte restera sur ce rythme élevé de bout en bout. Le ballon passe d’un camp à l’autre et c’est finalement les basques qui franchiront les premiers la ligne adverse. Un ballon cafouillé sur leur ligne des 40m par les héraultais donne à l’Aviron l’occasion d’inscrire un essai par la main de Maxime Machenaud (24’, 10-6).
Douze minutes plus tard, un raté en touche fait offrir par Vincent Giudicelli une belle munition à ses futurs partenaires. Une touche et une séquence de pick and go plus tard, c’est finalement en écartant un tout petit peu le cuir que Camille Lopez trouve l’intervalle nécessaire pour inscrire le deuxième essai basque. (17-6 à la 36’).
Le souletin a même l’occasion d’alourdir un peu le score sur la sirène avec une dernière pénalité. Les deux équipes retournent au vestiaire sur le score de 20 à 6 pour le promu face au champion.

un délitement en 2de période
Le second acte sera moins construit mais toujours avec autant d’envie des deux côtés. S’appuyant sur la puissance de son pack, les blancs transforment une touche en essai après avoir transmis le ballon à l’ailier George Bridge sur le poteau de coin (23-13).
Aussitôt, les basques répondent avec la fraicheur de leur banc. Le sang neuf enfonce la mêlée (55’) et dans la foulée un ballon porté dévastateur roule sur les blancs avant que Facundo Bosh ne s’écroule dans l’en-but. Aidé par un poteau rentrant, la transformation porte le score à 30-13 (57’).
C’est à ce moment que la cohésion bayonnaise s’effrite et que les visiteurs prennent largement le dessus. Sans pour autant construire, les montpelliérains alternent puissance et éclairs des arrières pour infliger un cinglant 17-0 à leurs hôtes au cours de cette période. Une remontada qui démarre avec l’essai de filou de Léo Coly (30-18 à la 60’). Alors que les montpelliérains semblient perdre leur rugby à force de confondre vitesse et précipitation, une nouvelle passe au pied lumineuse d’Anthony Bouthier fait mouche et envoie l’ailier Jan Serfontein à dame. Malgré les huées de Jean Dauger réclamant un an-avant, l’essai sera bien bien validé et transformé. Revoilà les héraultais de retour dans le game (30-25 à la 65’).

Camille Lopez , le libérateur
L’épilogue s’annonce terrible. Cinq points d’écart et encore quinze minutes de jeu. A la 68’, un incursion de George Bridge fait de gros dégâts dans la défense bayonnaise. Se jouant de quatre adversaires et bénéficiant de trois placages ratés, l’ailier néo-zélandais offre le ballon d’essai à son centre Thomas Darmon. Alors que l’ouvreur bayonnais avait bénéficié d’un poteau rentrant sur sa transformation, son homologue héraultais n’aura pas la même chance. Le poteau renvoit le cuir vers l’extérieur et le score se fige à 30-30.
C’est finalement le souletin chéri de Jean Dauger qui délivrera une nouvelle fois les siens avec un drop à la 75’. Le maigre avantage de 3 points sera conservé jusqu’à la sirène et enterre définitivement les espoirs de Montpellier dont le talent ne s’exprime que par intermittence.
Avec la défaite du Racing sur le terrain de Perpignan, Bayonne reste au contact du Top 8, voire du Top 6. Pour l’Aviron, la saison ne s’est pas arrêtée à Anoeta, et pour qu’elle puisse bien se relancer, il fallait un passage par la case Jean Dauger.

Photos: © Thibault Valdivia Cano / Chocolatine Média