À 20 ans, Joseph Hiere a un objectif en tête: devenir pilote professionnel. Pour l’atteindre, il organise son quotidien autour d’une échéance précise: Le Feed Racing. Cet été, le vainqueur de cette compétition se verra offrir un volant en Formule 4.
Les sports mécaniques, Joseph est tombé dedans dès sa plus tendre enfance. Un virus transmis par son père dont la passion le guide vers les plus grands circuits. “A cette époque, mon père accompagnait un pilote pour le conseiller sur les réglages de la voiture”, se souvient le jeune homme d’Anglet, sur la côte basque.
Les paddocks, les mécaniciens, les odeurs de carburant, de frein, de pneus sont devenus sa madeleine de Proust. C’est ici qu’il se sent bien, et très vite il s’imagine en pilote. “J’ai toujours été passionné de voiture et j’ai très vite su que je voulais en faire mon métier”. Problème, la pratique de ce sport va de pair avec de gros investissements financiers et la barrière de l’argent l’empêche d’assouvir sa passion.
Feed Racing, une opportunité unique
Éloigné des circuits, le jeune sportif goûte à de multiples disciplines. Aviron, voile, moto cross, ski… il s’éclate mais la passion n’est pas la même. “C’est le sport auto que j’ai toujours voulu faire, je ne me suis jamais imaginé professionnel dans un autre sport”.
Organisé en paliers, la hiérarchie des sports automobiles démarre avec le karting, puis c’est la F4, la F3, la F2 et enfin la reine Formule 1. Afin d’entrer dans ce circuit fermé, une opportunité a été crée à l’initiative de Patrick Lemarié et Jacques Villeneuve. Elle s’appelle Feed Racing.
L’an dernier, Joseph Hiere a participé à l’édition 2022. Sur le circuit de Magny-Cours, les seize pilotes de sa poule s’affrontent dans une compétition où la récompense finale est un volant en F4. “Une saison en Formule 4 représente un budget de 150.000€ environ” précise le jeune homme pour mesurer l’importance du lot. Pour sa première participation, Joseph découvre tout et doit vite apprendre. “J’ai pris une claque le premier jour, c’était humiliant de voir que j’étais aussi loin, mais à la fin que je termine à 1 dixième du Top 5 lors de l’examen blanc”. Une performance pour celui qui n’avait jamais piloté de monoplace de sa vie. Partant avec un vrai déficit par rapport aux autres, “le premier de ma poule était vice-champion d’Europe de kart”, il échoue à un cheveu et se dit que le rêve est atteignable.

se donner les moyens
Alors il se met en mode focus pour la prochaine édition du Feed Racing qui se déroulera en juillet prochain. Pour cela, il s’entraine afin d’être prêt physiquement et mentalement. Du gainage, de la course à pied, de la musculation avec le poids du corps, associés à une diététique saine pour garder son poids de forme stable. Car piloter un tel véhicule est une réelle épreuve physique. “La voiture est très basse, on roule à 200 km/h, il fait chaud et on ne peut pas respirer” raconte le sportif. “Pour freiner, il faut presser fort sur la pédale et quand on ressort de la session, on est en nage”.
Autant de découvertes qu’il a pu faire l’an passé et pour lesquelles il sera averti pour la prochaine édition. Avant de pouvoir s’installer dans son baquet, il lui reste quelques détails à régler, notamment d’ordre financier. Car le ticket d’entrée de cette opportunité n’est pas gratuit.

Dans cette optique, Joseph Hiere souhaite fédérer autour de lui un club de passionnés désireux de l’accompagner dans cette aventure. Mais attention, il ne s’agit pas de gentils mécènes uniquement présents pour verser de l’argent. En fonction de ses qualités et de ses compétences, Joseph a conçu des contreparties originales pour ses partenaires. “Il y a des séjours au ski où j’accompagnerai les gens sur les pistes car je suis moniteur de ski à La Mongie” explique-t-il. Et pour les entreprises, il met son père à contribution en proposant des stages de sécurité routière pour leurs collaborateurs, en collaboration avec l’auto-école familiale.
A trois mois de l’échéance, le jeune angloy est plus que jamais focus sur son objectif. “Je travaille sur ce projet au quotidien, j’y pense tous les jours et chaque journée j’accomplis quelque chose pour avancer vers cet objectif”. En route vers son rêve, Joseph Hiere se donne les moyens d’y arriver. “Ce n’est pas un rêve inaccessible” dit-il avec les yeux qui brillent.