Sur une série de trois défaites consécutives, le seul mot d’ordre pour le BO était de retrouver le chemin de la victoire. Bien loin de remettre des sourires sur les visages, ce match à domicile, hier contre Béziers, a viré au cauchemar et s’est soldé par une terrible déroute (17-42).
Sous un soleil radieux, les conditions étaient idéales pour envoyer du jeu. Dès le coup d’envoi, les deux équipes montrent d’ailleurs de belles intentions offensives. A la 3’, une percée de James Tofa fait trembler le public d’Aguilera et place les héraultais en position d’ouvrir la marque. Victor Dreuille ne se fait pas prier et inscrit les premiers points de la rencontre (0-3).
un éclair et des fautes
Les basques mettent alors la main sur le ballon et avancent sur l’échiquier. C’est finalement une séquence de toute beauté de la ligne des 3/4 qui inscrit le seul essai de la première mi-temps. Rapides, les arrières biarrots enchainent les passes précises et les courses tranchantes font la différence. Parmi les attaquants, les jambes de feu de Joe Tomane jouent un rôle déterminant. La conclusion est offerte à Steeve Barry par son ailier Yohann Artru (7-3).
Longtemps écarté du groupe par le staff biarrot, le centre australien est sorti du placard par nécessité suite à l’hécatombe de blessures de l’hiver. Ce soir, il éclabousse de son talent mais son éclat ne durera pas longtemps. Cinq minutes après cet éclair de génie, il sort sur blessure (déchirure musculaire), remplacé par Ewan Berthau, le joker médical fraichement arrivé en provenance de Perpignan.
La suite du premier acte ne sera pas du même génie. Sur un faux rythme, la partie est ponctuée par les indisciplines et les pénalités. Et très rapidement, on aperçoit les signes de fatigue dans la gestuelle du pack rouge et blanc. Sur la sirène, le buteur visiteur passe les derniers points de cet acte pour ramener les siens à une unité de leurs hôtes. 10-9 à la mi-temps.
Une déroute collective
La deuxième période sera synonyme d’un véritable naufrage pour Biarritz. Cafouillages, imprécisions et fautes répétitives offrent de nombreuses munitions à Béziers. Héritant de deux ballons perdus, James Tofa met le feu dans le camp basque. Deux percées du centre néo-zélandais sont à l’origine de deux essais dont l’un est conclu par une magnifique passe au pied de l’ouvreur Victor Dreuille auteur d’une partition quasiment parfaite. A la réception de ce coup de pied, l’arrière biterrois Mathias Duchaux aplatit sans aucune résistance (10-29).
Spectateurs, les joueurs basques semblent totalement hagards, les mains sur les hanches ou les genoux. La fatigue dans les corps et les esprits apparait au grand jour et ce qui devait arriver depuis plusieurs semaines déjà, se produit ce soir. Incapable de réagir, le Biarritz Apathique a atteint le point de non-retour. Les dernières digues ont craqué, et le bateau prend l’eau de toute part.
Le deuxième essai biarrot inscrit par Auguste Cadot reflète une révolte qui n’aura duré que trois minutes. Les batteries des locaux sont à plat mais les visiteurs, eux, ont encore du jus. Ils en profitent pour alourdir le score par un essai du pack (Pinto Ferrer à la 75’, 17-39) et inscrire une dernièrère pénalité afin de passer le cap de la quarantaine (17-42 score final).
Si le BO a passé la difficile période hivernale en faisant preuve d’une solidarité hors norme, l’état d’esprit guerrier s’est évaporé à la faveur du printemps. Des valeurs qui ne pouvaient suffire dans la durée, surtout quand le contexte extra-sportif vient polluer les têtes.
En seconde position au classement après la 14ème journée de Pro D2 (en décembre dernier), les hommes de Shawn Sowerby n’en finissent pas de dégringoler pour pointer aujourd’hui à la 9ème place. Une trajectoire qui ne laisse pas augurer une fin de saison réjouissante pour les biarrots. Car le plus dur dans la chute… c’est l’atterrissage.
Photo 1 : Baptiste Erdocio et Barnabe Couilloud ont bien essayé de sonner la révolte, en vain. © Archive Chocolatine Media / Thibault Valdivia Cano
Photo 2 : Steeve Barry est l’auteur d’un des deux essais biarrots © Archive Chocolatine Media / Thibault Valdivia Cano
Photo 3: Baptiste Germain n’aura pas pu faire grand chose dans ce match à vite oublier pour les biarrots © Archive Chocolatine Media / Thibault Valdivia Cano
