Une formation dédiée au sertissage verra le jour pour la rentrée 2023 à Agen. À la tête du projet, Jérémy Boueilh, bijoutier aux multiples casquettes qui tient beaucoup à la ville où il a grandi.
C’est un projet ambitieux que le joailler Jérémy Boueilh décide de lancer à Agen : « Ouverte aux professionnels comme aux particuliers « sans pré requis », une formation de 3 mois en temps plein, va permettre d’apprendre « l’art du sertissage professionnel de diamants et de pierres de couleurs ».
Des compétences très demandées
Avec un prix d’entrée de 18 000 euros pour 455 heures de cours, des aides seront possibles pour payer la formation une fois que l’école sera reconnue officiellement par l’État avec la certification Qualiopi.
Surtout, l’accent est mis sur l’utilisation du système GRS GraverMax® G8 ! Derrière ce nom qui sent bon la technologie de pointe, Jérémy me raconte qu’il se cache un réel besoin de cette compétence chez les bijoutiers professionnels : « Je travaille dans des ateliers en Suisse et je suis formateur chez Cartier à Paris. Je fais la formation des employés. Je suis le seul en France et en Suisse à former à cette technique, il y a une grosse demande. »
Un prix qui peut faire peur mais on m’explique qu’un « sertisseur au début de sa carrière peut espérer gagner environ 1 800 euros net par mois en France et 4 500 euros net par mois en Suisse. »

Agen, une ville de cœur
Au delà de la formation, c’est une vraie histoire personnelle qui se cache derrière le projet : « Mon grand-père était conseiller général à Agen, toute ma famille de son côté est là-bas. C’est eux qui m’ont élevé. C’est un hommage à mes grands-parents et une occasion de revenir plus souvent. »
Nous rentrons dans une discussion assez personnelle. Il me parle de son enfance tumultueuse, de sa scolarité difficile en Segpa, mais surtout d’un enfant qui dessinait beaucoup et qui construisait des maquettes d’hélicoptère car son père était pilote. Un enfant de 13 ans, qui lors d’un stage chez un bijoutier à Agen, décide d’y consacrer sa vie : « Depuis ce moment là, j’ai eu envie de faire mon bijou du début à la fin. » Pari réussi puisqu’il a une marque qui porte son nom, possède un grand atelier et travaille avec les plus grandes marques.
Plein de projets pour l'avenir
Un retour aux sources qu’il ne compte pas arrêter là puisqu’il veut « créer une école pour former des artistes et pas que des employés ». D’autres formations devraient donc gonfler le catalogue pour que ses élèves puissent maîtriser tout le processus de fabrication et se lancer eux-mêmes.
Pour la formation existante, les inscriptions doivent être validées avant le 30 juin 2023 et 10 élèves seront sélectionnées. D’autres sessions seront à prévoir pour les autres inscrits.
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