Cela devait être un point d’orgue; la célébration d’une saison inespérée pour l’Aviron Bayonnais. Mais la Section Paloise n’était pas venue pour jouer le faire-valoir. Un match riche en enseignements et dont le score final (20-30) remet les deux équipes au classement, dans des positions un peu plus conformes à leur niveau.
Tous les ingrédients étaient réunis. Le lieu était réservé et quel lieu! Un stade de Ligue 1 espagnole de près de 40.000 places. Les invités avaient répondu présents et se sont déplacés en masse. L’ambiance était au top durant toute l’après-midi dans les rues du casco viejo et aux abords de la Reale Arena. Même les dieux du ciel offraient pour cette journée une météo idéale pour festoyer et jouer à la balle devant une assistance à 90% acquise à la cause des bleus et blancs. Malgré tous ces éléments favorables, la fête a tourné court. La faute à des palois remontés comme des pendules pour montrer qu’ils valent mieux que leur 13ème place du Top 14. La faute aussi et surtout à des joueurs bayonnais qui, à aucun moment, n’ont réussi à jouer leur partition.
la détermination verte
L’Aviron le savait, il fallait performer dès le début. “On doit soigner nos entames de match” déclarait Denis Marchois, le capitaine bayonnais. Pour cette fois, c’est raté. Les bayonnais ont loupé leur début de match, tout comme la fin et le milieu. Bref, ils sont passés complètement à côté du rendez-vous.
Est-ce la pression de l’événement? Un adversaire sous-estimé? Un relâchement inconscient depuis que le maintien est acquis? Ou tout simplement, l’arrivée aux limites d’un groupe qui a su performer en sur régime pendant les trois quarts de la saison et qui s’essouffle sur la dernière ligne droite? Peut-être un peu tout ça à la fois mais ce qui est certain, c’est que samedi, l’envie et la combattivité portait un maillot vert.
Dès les premiers instants, les impacts et la détermination des béarnais sapaient le moral des hôtes impuissants face à une organisation méthodique. Quand les palois ont toujours su garder la tête froide, les basques ont multiplié les fautes de mains et les passes approximatives. Quand le mental et la rigueur sont du même côté du terrain, il n’y a pas de doute quant à l’issue.

Des bayonnais déboussolés
Les supporters bleu et blanc y ont bien cru après le retour des vestiaires. L’espoir est revenu avec l’essai de Thomas Ceyte à la 43ème (17-16). Mais la révolte sera vite éteinte par une passe au pied de Zack Henry à destination du rapide Clément Laporte qui aplatit pour redonner l’avantage aux siens (17-23). L’estocade finale est portée par le pack béarnais dont les pick and go gagnent irrémédiablement du terrain jusqu’à aplatir par les mains du pilier géorgien, Guram Papidze (20-30). Dix points de retard et huit minutes de jeu peuvent suffire à renverser un match. Mais les bayonnais n’avaient pas la lucidité nécessaires pour cela. Impuissants et frustrés, ils multiplient les gestes d’énervements et terminent à 14 après la biscotte reçue par Thomas Ceyte. Ils ont définitivement perdu les pédales et n’inscriront plus de points jusqu’à la fin.
Ni victoire, ni même point de bonus. L’Aviron s’était gagné une belle fête avec un parcours exceptionnel. Mais son adversaire n’est pas venu en victime expiatoire. Affamés, les béarnais ont croqué à pleines dents dans cette belle journée. Samedi soir, le retour à Pau a été retardé pour célébrer cette victoire comme il se doit à San Sebastian. Le trouble-fête peut libérer sa joie. Non pas d’avoir gâcher l’événement basque, mais de se sortir de la zone rouge et d’enfin montrer de quoi il sont capables.

Photo 1: Pierre Huguet muselé par la défense béarnaise © Thibault Valdivia Cano
Photo 2: Les courses de Sireli Maqala n’ont pas surpris les palois © Thibault Valdivia Cano
Photo 3: Malgré l’envie d’Uzair Cassiem, les bayonnais n’ont pas pu profiter de la fête © Thibault Valdivia Cano