Lancé en juin 2022, le Projet Mona a pour but de développer Erasmus+ pour les apprentis post-bac. 43 Centres de Formations d’Apprentis (CFA) se sont engagés et la zone Chocolatine n’est pas oubliée.
Il est important de rappeler que depuis la loi Avenir professionnel du 5 septembre 2018, les CFA doivent « encourager la mobilité nationale et internationale des apprentis en nommant un personnel dédié. » Cependant, le bilan est mitigé ! Selon l’Agence Erasmus+ France, en 2021 : « 18 510 demandes de mobilités Erasmus+ ont été enregistrées, c’est trois fois moins par rapport à l’enseignement supérieur qui enregistre 87 563 demandes. »
priorité : la mobilité longue
L’association Euro App Mobility qui porte le projet s’est concentré sur les nombreux freins administratifs, juridiques et financiers qui bloquaient la mobilité de ces jeunes. Paola Bolognini, Déléguée générale de l’association, m’explique qu’il y a aussi un frein psychologique : « Les apprentis ne savent pas qu’ils peuvent partir, et quand ils le savent, il y a une sorte de peur. Ils se demandent à quoi va leur servir un séjour à l’étranger dans leur parcours. »
Pour changer la donne, Paola Bolognini insiste sur l’importance d’investir sur le personnel dans les centres de formation : « Avec les fonds du Projet Mona, on professionnalise des référents mobilités, on les financent. »
Ils sont aujourd’hui 48 à avoir été recrutés dans les CFA partenaires.
L’objectif au bout des quatre années d’expérimentation est d’avoir « 10 000 apprentis qui partent en mobilité longue ». Car même si la mobilité courte sur 2 ou 3 semaines existe déjà, la volonté d’Euro App Mobility est de développer une mobilité européenne sur 3 à 12 mois comme elle existe déjà chez les étudiants en université ou grandes écoles.
Et comment ça se passe en zone Chocolatine ?
Pour Paola Bolognini, il y a encore un « énorme travail à faire avec les employeurs » mais aussi pour modifier le statut des apprentis au niveau européen pour faciliter les échanges.
La mobilisation des apprentis est aussi nécessaire pour la déléguée générale de l’association : « S’il y a de plus en plus de jeunes qui demandent à leurs CFA pourquoi ils ne partent pas en mobilité, ça pourra faire bouger les lignes. »
Sur la zone Chocolatine, le Centre Interconsulaire de Perfectionnement et d’Enseignement de la Charente-Maritime (CIPECMA) et la Fédération Régionale des Maisons Familiales Rurales (MFR) d’Occitanie ont rejoint le projet.

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