Les biarrots le savaient, le match s’annonçait difficile. Et il le fut. Face à eux, l’équipe de Nevers (qui pointait à 4 points des basques avant la rencontre) n’a pas fait le voyage sans ambition. Son objectif, faire un coup à Aguilera pour se hisser dans le Top 6 synonyme de phases finales. Mission accomplie pour les visiteurs.
Un BO stérile
Il aura fallu attendre un quart de jeu pour voir le compteur s’ouvrir. Si le BO prend la possession du ballon, il ne parvient pas à mettre son jeu en place et se heurte à la rudesse des visiteurs. Les hommes de Xavier Pemeja sont organisés et leur défense à plat monte très vite sur les attaques rouges blanches. Impuissants face à ce mur, les biarrots s’en remettent à la botte de leur ouvreur Baptiste Germain. Une première pénalité est enquillée à la 15ème minute et une seconde à la 39ème, juste avant le retentissement de la sirène. Mais le premier acte ne se limite pas à ces six petits points.
Malgré une forte possession, il n’y a rien à faire. Les basques rebondissent sur le mur jaune. Pour le franchir, on tente les passes au pied de Germain mais ça ne passe pas. Même les jambes bouillonnantes de Joe Jonas ne trouvent pas la clé, la muraille est bien trop compacte. De leur côté, les Nivernais ne s’affolent pas et les rares ballons qu’il exploitent échouent près de l’en-but. A chaque fois sur le bord de la ligne droite où le danger vient de l’ailier Christian Ombadiang, aidé par les incursions très inspirées de l’arrière Kylian Jaminet, le grand frère de Melvyn.

Le second dernier acte ne ressemblera en rien au précédent. Décidées à jouer, les deux équipes reviennent des vestiaires avec l’intention d’en découdre et d’aplatir la gonfle. Ce sont les visiteurs qui tirent les premiers. Désormais ils ont le ballon et enclenchent la marche avant. Sous l’impulsion de leur dévastateur talonneur Elia Elia, les avants enfoncent un ballon porté dont la sortie se transformera par un essai de l’ailier sud-africain Christiaan Erasmus. Suite à la transformation de l’ancien biarrot Yohan Le Bourhis, Nevers mène 6-7.
Piqués au vif, les biarrots réagissent aussitôt et s’installent dans les 22 adverses. Suite à une pénaltouche, les avants ne passent pas, mais c’est le demi de mêlée Baptiste Couilloud qui file vers l’en-but et permet aux siens de reprendre l’avantage à la 50ème (13-7).
la rigueur de Nevers, à la mode sud africaine
Le match s’emballe, les chevauchées se multiplient et quelques marrons sont échangés. Dans cette rencontre devenue folle, les éclairs tonnent dans le ciel mais ce sont les nivernais qui font parler la poudre en inscrivant un nouvel essai par l’intermédiaire de leur ouvreur sud-africain Shaun Reynolds, entré six minutes auparavant (16-14, à la 56ème).
Sous la pluie, les équipes font entrer leurs bancs et la densité physique des jaunes parait bien supérieure. La fraicheur est également au rendez-vous. Ça va plus vite, les soutiens sont là rapidement, et la ligne d’attaque est bien en place pour faire feu de tout bois. Face à la fatigue biarrote, la rigueur l’emporte et c’est à nouveau Reynolds qui aplatit derrière la ligne (16-21 à la 62ème).
Coup de théatre, cinq minutes plus tard, le 3ème ligne centre neversois, Jason Fraser (encore un sud-africain) écope d’un carton jaune. Une supériorité numérique dont les biarrots profitent immédiatement avec Thomas Hébert qui transperce la défense pour aller à dame (23-21 à la 72ème). Réduits à 14 les visiteurs n’ont pas dit leur dernier mot, d’autant plus que l’infériorité va rapidement être gommée par l’exclusion d’Eliott Dixon à la 75éme.

Dans le money time, la pièce va tomber du côté jaune. Un sprint de 50m du sud-africain Shaun Abendhorf amène les siens dans les 22m adverses. Un renversement de jeu plus tard, sur l’aile opposée, l’ailier camerounais Christian Ambadiang crucifie les basques sur la sirène (23-28).
Coup de tonnerre sur Aguilera, les valeurs de solidarité qui ont porté l’équipe lors des dernières rencontres n’ont pas suffi cette fois-ci. En face, l’adversaire, d’un tout autre calibre que les précédents, a su garder la tête froide et renverser la tendance à la dernière minute et ainsi se hisser à un point du Top 6 et de son rival du soir.
De leurs côtés, si les basques n’ont pas à rougir de cette contre performance, ils peuvent regretter leur manque d’inefficacité en première période. Pour le BO, les temps sont durs hors du terrain et ils se compliquent désormais sur le pré. Revoilà ses vaillants joueurs condamnés à l’exploit chez les montois le week-end prochain pour continuer à rêver de phases finales. Une dernière chance qui s’annonce difficile à saisir, tant les montois auront à coeur de se racheter de la fessée reçue à Carcassonne lors de la même soirée.
Photo 1 : Les basques auront une fin de terrain compliquée, sur et hors du terrain © Thibault Valdivia Cano / Chocolatine Media
Photo 2: Les jambes de Jonas n’ont pas trouvé la clé pour franchir la muraille neversoise © Thibault Valdivia Cano / Chocolatine Media
Photo 3: Thomas Hébert, auteur d’un des deux essais biarrots face à Nevers © Thibault Valdivia Cano / Chocolatine Media