Son nom ne vous dit peut-être rien et pourtant. Oihana Sorozabal, 17 ans, vient de laisser son empreinte dans l’histoire de la pelote basque. En octobre dernier, elle a remporté la médaille de bronze lors des championnats du monde. C’est la première fois que des femmes avaient accès à ce niveau de la compétition. Une fierté pour la jeune puntiste qui veut montrer que les femmes, elles aussi, peuvent s’imposer dans ce sport.
"Je ne savais pas que les filles pouvaient jouer à haut niveau"
Comme ses frères avant elle, Oihana a été bercée très tôt par les exploits de son père Laurent Sorozabal, joueur professionnel. « Il a fait carrière aux États-Unis pendant 13 ans avant de revenir ici pour devenir entraîneur au Biarritz Athlétic Club. » Ses premiers chisteras, Oihana les enfile en famille. « J’ai commencé à jouer quand j’étais enfant. J’ai tout de suite adoré ça. Mais au départ, je ne m’imaginais pas jouer un jour en club ou à haut niveau ». Et pour cause : « quand j’ai débuté, il n’y avait aucune fille de mon âge qui pratiquait la pelote basque. Ni aucune femme d’ailleurs. »
Originaire du Pays Basque, la Cesta Punta a longtemps été un sport pratiqué uniquement par des hommes. « Mes premiers entrainements, je les ai faits avec mes frères. Je n’avais pas le même niveau qu’eux, mais ça m’a permis de progresser. » Et puis, peu à peu, d’autres filles ont rejoint l’équipe. « On se soutenait et on s’entrainait dur, plus dur que les autres, pour pouvoir apprendre et nous améliorer. »

Un premier titre 3 ans après ses débuts
Après plusieurs compétitions en Espagne, et seulement 3 ans après ses débuts, Oihana décroche son premier titre. « J’ai été sacrée championne de France de pelote basque. C’était une fierté mais je n’avais pas envie de m’arrêter là. Ça m’a galvanisée. » Un an plus tard, en octobre 2022, Oihana est sélectionnée pour participer aux mondiaux de pelote basque. C’est la première fois que des femmes ont accès à ce niveau de la compétition. « Je crois que ces mondiaux étaient une sorte de vitrine pour toutes les puntistes. Le but n’était pas tant de gagner mais de montrer au monde qu’en tant que femmes, nous avions autant notre place que les hommes à ce niveau. »
Et c’est avec la manière qu’Oihana et sa partenaire, Aude Laugié, se sont imposées, puisqu’elles ont décroché la médaille de bronze. Aujourd’hui, si Oihana est fière du chemin parcouru, c’est dans les traces de son père qu’elle aimerait encore marcher. « Pour l’instant, ce sont seulement les garçons qui peuvent avoir une carrière à haut niveau mais j’espère que dans quelques années, ça sera également possible pour les femmes. Et peut-être que cette compétition sera un tremplin. »