À Toulouse, la manifestation du 7 mars contre la réforme des retraites offre le spectacle d’une nuée de parapluies, dans une ambiance familiale très décontractée.
Ce mardi 7 mars, dans les rues de Toulouse, il y a des pancartes gondolées, des cheveux mouillés mais surtout une nuée de parapluies qui accentue l’effet de la foule réunie pour la manifestation contre la réforme des retraites, discutée en ce moment au Sénat. La pluie n’a pas empêché les quelque 120 000 manifestants (d’après les syndicats, 27 000 selon la police) de descendre dans la rue, pour le premier jour d’une grève reconductible, dont le but affiché est de “bloquer le pays” jusqu’au retrait de la réforme.
Comme une grande famille
Le temps maussade en revanche a peut-être participé à l’ambiance particulièrement calme des cortèges dont les chants n’émanent quasiment que des camions des syndicats. Le rassemblement a quelque chose de familial avec des groupes d’âges variés qui discutent en grappes, dans la bonne humeur et sans les démonstrations de colère qui auraient pu être attendues.
On parvient dans les rangs à capter des phrases au passage : “C’est sa première manif, je lui ai dit de rester loin des flics !”, “Ah, je savais pas que tu étais à la CGT ! – Moi ? Oh si, depuis pffff !” Beaucoup de sourires sous les parapluies qui ont pris la place de la plupart des pancartes.
Rassemblement de colères
Les messages de mécontentement en revanche ne manquent pas, contre la réforme des retraites, bien sûr, mais parfois aussi contre la politique générale du gouvernement d’Emmanuel Macron. On croise un stand opposé à la loi immigration de Gérald Darmanin, on entend la détresse des gens face à l’inflation…
Ce mouvement encadré et mesuré n’en rassemble pas moins le ras-le-bol d’une large frange de la population. À 18 h passées, les plus déterminés des manifestants crient encore des slogans à Jean-Jaurès, point d’arrivée de la manif, et si la pluie ne cesse pas, la bonne humeur n’en est pas écornée pour autant !

Image 1 et image 2 : Théo Torrecillas