Des militants d’Extinction Rebellion (XR) Foix et Toulouse ont mené une action sur le pont Saint-Pierre de Toulouse (Haute-Garonne), samedi 4 mars, afin de sensibiliser les passants sur les dangers qui planent sur les ressources d’eau de la région.
Le rendez-vous était donné Place Saint-Pierre à Toulouse, le samedi 4 mars. À 11h30, deux militants se sont suspendus avec leurs harnais au pont Saint-Pierre, au-dessus de la Garonne. Objectif : tendre une banderole sur laquelle on pouvait lire « Eaux Toulousaines contaminées, qui protège nos nappes phréatiques ? »
Le problème des gravières
De Toulouse à Pamiers (Ariège), puis se séparant jusqu’à Tarascon et Lavelanet, une énorme nappe phréatique amène l’eau des montagnes à la Ville Rose, servant pour les cultures et pour la consommation d’eau potable.
Cependant, cette nappe phréatique est exploitée par des gravières qui inquiètent agriculteurs et militants écologistes : « Elles extraient directement sur des terres agricoles, dans la nappe phréatique, des graviers et du sable fin pour le BTP. Ça crée des grands trous d’eau, comme une mer intérieure à cette échelle » m’explique un militant qui distribue des tracts pendant l’action.
Conséquence : cette eau souterraine se retrouve à l’air libre sur 240 hectares et fini par s’évaporer de manière conséquente, portant atteinte aux réserves d’eau.

Une eau polluée par les exploitants
Autre problématique pointée du doigt par les militants, la pollution de l’eau qui va servir à la consommation d’eau potable.
Pour lutter contre l’évaporation de cette eau, les exploitants des gravières se sont engagés à remblayer une partie de ces points d’eau : « Le problème est qu’ils le remblaient avec des déchets du BTP » continue de m’expliquer le militant qui finit par me lister ce qu’on peut y retrouver : « Principalement du béton, du bois traité, du goudron, du polystyrène, des pneus… qui sont ensuite recouvert de terre. »
Appel au vote contre l'extension des gravières
Avec les sécheresses consécutives qui touchent la France, la question de l’eau est au cœur des préoccupations. La préfecture de l’Ariège, dont 14 communes ont dû faire appel à ces camions-citernes pour combler leurs besoins d’eau l’été dernier, l’annonce : « Si les conditions climatiques de l’été 2023 sont similaires à celles de 2022, les ressources en eau disponibles ne seront pas suffisantes pour satisfaire tous les usages. »
XR Foix et alentours avec XR Toulouse ont donc décidé de mener cette action pour « sensibiliser le grand public et pour alerter les autorités » alors qu’arrive bientôt l’enquête publique pour le nouveau Schéma Régional des Carrières d’Occitanie (SRCO) : « 750 hectares supplémentaires pourraient être creusés dans la nappe phréatique. Il est impératif d’empêcher l’extension des gravières et de nous voler notre unique chance de traverser les prochaines sécheresses » annonce leur communiqué.

Photo 1 : Maxime Le Goff
Photo 2 : APROVA
Photo 3 : Maxime Le Goff