Ne te fie pas au score, on n’a pas vu du rugby champagne hier soir à Biarritz. Avec leurs moyens du bord, les deux équipes ont déployé un jeu débridé et désorganisé. L’essentiel est fait pour les basques avec une victoire 38-19, sans bonus certes, mais l’essentiel était ailleurs.
Face à face hier soir à Aguilera, deux équipes qui n’avaient rien à perdre, pour des raisons différentes. Lanterne rouge du championnat, Massy joue crânement ses minces chances de maintien. De son côté, Biarritz compose avec un contexte difficile, sur et hors du terrain. Résultat des courses, un match aussi déroutant que la feuille de match composée par Shaun Sowerby. Un pilier au talon, un 3ème ligne sur la ligne de 3/4… et surtout un effectif étonnant de 21 joueurs uniquement. Le jeu produit hier sur le terrain est à l’image de cette zizanie totale .
hourra rugby
Malgré la bonne volonté des rouge et blancs, les nombreuses imprécisions et ballons tombés fige le score vierge durant de longues minutes. Il faut attendre la 17’ pour assister à la première action construite du BO.
Les basques ont enclenché la marche avant et l’indiscipline massicoise va apporter un coup de pouce. Carton jaune pour Guillerembi Vickos (le pilier droit) il n’en faut pas plus aux biarrots pour ouvrir le score. Suite à la pénaltouche, un belle transversale au pied de Baptiste Germain atterrit dans les bras du néo ailier Temo Matiu. Une course vers l’intérieur et l’homme efface son vis à vis ainsi que le centre. Cet essai de la 20’ est transformé par Germain qui fera ce soir un 100% au pied.
Cette période en infériorité se paie cash pour Massy. Après cet essai, les BOys reviennent aussitôt dans leur 22. Ils tentent tout, comme une une équipe qui n’a plus rien à perdre. L’arrière sud-africain, Joe Jonas est en feu et sur une de ses relances, il trouve le relais de Thomas Hebert puis la conclusion de Barnabé Couilloud. 14-00 à la 26’.
Au retour du carton jaune massicois, les forces s’équilibrent. Par un magique coup de pied de Tom Deleuze, les visiteurs obtiennent un touche sur la ligne des 5m. Les avants s’organisent et leur flanker Tony Tissot s’écroule dans l’en-but pour réduire le score, 14-5.
Le match devient fou et les équipes se rendent coup pour coup. A la 36′, un essai de Joe Tomane vient conclure une grosse séquence de domination dans les 22 adverses. Mais juste avant la sirène, les 3/4 visiteurs en furie relancent depuis leur camp. Au bout de cette cavalcade, Yannis Dit Robaglia hérite de la gonfle et file à dame. 21-12 à la mi-temps.
au bout de l'usure
Au retour des vestiaires, l’équipe biarrote est de nouveau remaniée. Avec les moyens du bords, le staff a procédé à des changements suite aux blessures de Matiu, O’Callaghan et Nutsubidze. Cette deuxième période sera à l’image des coulisses du BO: c’est la pagaille. Mais dans cette zizanie, la solidarité et le talent des joueurs finit par l’emporter.
Décidément très en canne, Joe Jonas plante à deux reprises à la 44’ et 50’. Il ne faut pas laisser un tel open bar à la gazelle sud-africaine! 35-12.
A la 46’, quand les visiteurs font entrer leur banc, on se dit que les forces devraient s’équilibrer. Malgré des signes évidents de fatigue, les courageux rouge et blanc tiennent le choc et n’encaissent qu’un seul essai. Encore une fois, sur une action initiée par Nathan Farrisier (un des meilleurs massicois hier), l’ailier casse le placage et transmet à son centre Mathieu Guillomot pour aplatir (35-19 à la 53’).
Le reste du match sera laborieux. De mêlée en arrêts de jeu, on assiste à une partie hachée, dans laquelle le score n’évoluera presque plus. Au bout de l’ennui, les basques empochent une précieuse victoire 38-19 et gagnent surtout un repos bien mérité avec une semaine de vacances à venir.
Un soulagement pour toute l’équipe, au bout du rouleau physiquement et psychologiquement. Une partie qui rend fier leur coach Shaun Sowerby. “Vu notre contexte, vu notre semaine, je suis fier des joueurs. Ce qu’on vient de faire ce soir, c’est un exploit” déclare-t-il en conférence de presse d’après-match.
Côté Massy, c’est un ancien biarrot, Benoit Denoyelle (désormais coach des avants de l’Essonne) qui voit ce match comme “une défaite encourageante”. Selon lui, son équipe “ne lâchera rien jusqu’à la fin”. “On vise l’avant-dernière place car il se dit que le 15ème serait sauvé”.
Malheureusement, les biarrots ne connaissent que trop cette rumeur…
Photos: @Thibault Valdivia Cano / Chocolatine Media
