Grande première en Europe, le 16 février 2023, l’Espagne a adopté une loi créant un congé menstruel. Pour la ministre de l’égalité Irene Montero, il s’agit d’un jour « historique pour les avancées féministes ». En France, une telle loi n’existe pas encore mais certaines entreprises ont déjà fait le choix d’intégrer des mesures de ce type.
Avec ce texte, l’Espagne rejoint des pays comme le Japon, l’Indonésie ou la Zambie. Cette loi permet « l’arrêt de travail d’une femme en cas de règles incapacitantes ».
En France, des précurseurs
Si aucune loi de ce type n’existe actuellement en France, des entreprises ont pris l’initiative de proposer à leurs employés un congé menstruel.
Nous avons rencontré Thomas, CEO et co-fondateur de Louis Design, entreprise
créatrice de mobilier en bois basée à Toulouse. Dans cette société, le congè menstruel est testé depuis mars 2022.
En effet, chaque femme dispose de la possibilité de poser une journée par mois en cas de règles douloureuses ou gênantes pour le travail. « C’est un fonctionnement assez simple, chaque mois, toutes les femmes de chez Louis ont la possibilité d’utiliser une journée de congés ou de télé travail menstruel, en fonction de leurs besoins. Dans une entreprise comme la nôtre ou nous comptons 9 femmes sur les 17 employés, évoluant tant dans les bureaux qu’en production, il était logique de tester un tel système »
« En une année, sur un total de 90 journées théoriquement posables, il y en a 10 qui ont été utilisées. Nous avons en réalité plusieurs profils de femmes au sein de l’entreprise : 4 l’ont utilisés, une d’entre elles s’en est servie assez fréquemment car souffrant de règles douloureuses. Le reste va s’en servir de manière exceptionnelle, il s’agit de femmes qui en temps normal ne sont pas trop impactées par la première journée de règles, mais qui, pour des raisons x ou y, ne vont pas être aptes à travailler un jour et ainsi elles prennent la journée, se reposent et sont d’attaque dès le lendemain ».

Après un an d’utilisation, le constat sur l’expérience est positif. « Les employées sont satisfaites de l’aspect flexible que nous leur laissons : elles peuvent prévenir la veille, ou le jour j. On pousse bien sûr à anticiper au maximum par soucis d’organisation mais ça peut être aussi la veille ou le matin même. Les résultats sont formidables : tant dans l’acceptation que dans l’utilisation. Il s’agit d’un outil que nous allons reconduire et intégrer ».
Image 1 : © Andrea Piacquadio / Pexels
Image 2 : © Alex Arnaud / Louis Design