Depuis maintenant un peu plus de six mois, Svitlana a ouvert à Biarritz son restaurant de spécialités ukrainiennes, “Chez Anna”. Outre le fait qu’il s’agisse du seul restaurant ukrainien du Pays Basque, Svitlana nous raconte comment elle en est arrivée là. Et nous partage son histoire, et celle de son restaurant, lieu de rencontre et d’entraide pour les réfugiés, mais pas que.
De l'ukraine a la france
Svitlana venait en France de temps en temps puis elle s’y est installée en 2018. Issue de la restauration depuis qu’elle a 16 ans, elle souhaitait monter son propre restaurant. Dans un premier temps, elle voulait proposer une adresse “pour les français”, pour faire découvrir les recettes et les saveurs ukrainiennes”. Finalement, sa clientèle s’est diversifiée entre français et ukrainiens.
Elle travaille dans son restaurant auprès d’une cuisinière ukrainienne, arrivée au début de la Guerre.
Svitlana nous raconte: « je me suis retrouvée, la première journée de la Guerre en Ukraine. Je vis en France mais je suis partie en vacances avec ma fille. J’ai reçu un appel à 7h du matin, comme quoi il fallait partir ». Elle a du rentrer en France en urgence, emmenant avec elle une femme et sa fille. Elle ne pensait pas que le conflit en arriverait là un jour, consciente que la Guerre dure depuis 2014.
Sa venue en France n’est pas directement liée au contexte de Guerre, mais plus particulièrement pour le style de vie. Elle souhaitait, essentiellement pour sa fille, lui faire découvrir “une autre culture, une autre vision de la vie”, en nous expliquant que ses aînées se sont mariées très jeunes. Elle nous dit qu’en France, “tout est permis, il n’y a pas de jugements, si on n’est pas marié à 35 ans, en Ukraine c’est différent”. Elle souhaitait, en déménageant, casser ces schémas là.
lieu de partage et d'entraide
Svitlana a encore de la famille en Ukraine, sa grand-mère et son grand-père, qui vivent dans un village. Elle nous dit que c’est très compliqué, ils n’ont pas d’électricité, ils ont des problèmes de santé. “Avec une retraite de 70€ par mois tu ne peux pas te permettre de rester à l’hôpital, sans sécurité sociale”.
Mais elle a une grosse partie de sa famille en France, qui participe, avec elle, à l’aide des réfugiés.
Grâce à son restaurant, Svitlana nous explique que les réfugiés viennent naturellement, pour se renseigner, manger de la cuisine locale, poser des questions d’ordre administratives… Au début, Svitlana allait à leur rencontre, à la gare par exemple, où par le biais d’association comme la Croix Rouge. Puis maintenant, elle est connue, dans son restaurant. “J’ai passé tous ces schémas toute seule, je sais où il faut aller, où il ne faut pas perdre de temps, quel papier il faut amener”.
Ces conseils sont toujours utiles pour les personnes qui ne parlent pas français et qui se retrouvent en difficulté.

Elle est très sollicitée, par des appels, des messages, toujours pour accompagner et aider les personnes en difficultés. Svitlana se montre très disponible, et consacre beaucoup de son temps aux autres. Elle nous dit, « mes journées sont vraiment très chargées, même à la maison, même quand je dors, je ne me repose pas, je me demande si j’ai dormi ou pas, le cerveau tourne toujours! ».
Mais son restaurant grandit de plus en plus, les clients sont de plus en plus fidèles, et elle espère que cela va continuer d’évoluer positivement.
Chez Anna
4 Rue des Mésanges
64200 Biarritz