« C’est une action de très longue haleine que celle de la SPA contre la corrida. » Si tu suis un peu l’actualité judiciaire, tu as surement vu passer cette information. La Société Protectrice des Animaux a attaqué la ville de Bayonne et la pratique de la corrida, dénonçant le « caractère cruel de la tauromachie ». Après un procès perdu en première instance en 2020, l’association a vu sa demande rejetée en cassation en décembre 2022. Un échec pour la SPA ? « Pas tout à fait » nous affirme Jacques-Charles Fombonne, président bénévole de l’association.
Faire changer la loi pour faire bouger les choses
« A ce procès, le tribunal correctionnel a considéré, dans un premier temps, que les blessures infligées aux taureaux constituaient véritablement des sévices graves. Ce qui est déjà une avancée pour nous. Car oui, la question est là : ces animaux sont des êtres sensibles et ils souffrent. » Mais lorsque le verdict a été rendu, c’est finalement la notion de « tradition locale ininterrompue » qui a été retenue. Pourquoi ? Parce que c’est ce qu’on appelle une condition d’exclusion de peine. Une sorte de carte joker.
C’est cette notion qui l’emporte et qui l’emportera toujours, quels que soient les éléments en face. Pour le président de la SPA, le problème ne vient donc pas des jurés mais du législateur. « Tant qu’on aura cette dérogation et cette exemption de peine, on ne pourra pas avancer. C’est aux élus de faire changer cette loi. »

La protection animale a évolué grâce aux dernières générations
En attendant, l’association essaie de profiter de sa visibilité pour faire bouger les choses. « On s’exprime dans les médias, on travaille avec d’autres associations qui luttent en faveur de la protection animale et puis on fait également des pétitions. »
Le président le souligne, il ne s’oppose pas aux courses de taureaux dans les rues, qui restent elles aussi des traditions, mais bien à la souffrance animale liée à la corrida. « Selon moi, les traditions doivent évoluer, en même temps qu’évolue la société. La notion de protection animale a sensiblement évolué justement ces dernières années, avec les deux dernières générations et j’espère qu’avec leur soutien, on pourra faire changer les choses ».