Exposée en ce moment, au cœur de Toulouse, la rame de métro de la future ligne C comporte de nombreuses améliorations en termes d’accessibilité. Comment ces progrès ont-ils été conçus ?
Vous avez peut-être remarqué la présence surprenante à Toulouse d’une rame de métro au beau milieu de la rue Alsace-Lorraine, derrière la place du Capitole ! Et peut-être même êtes-vous entré la visiter puisqu’elle est exposée depuis le 25 janvier et jusqu’au 9 février afin de montrer au public à quoi ressembleront les trains de la future ligne C, prévue pour 2028. “C’est une maquette », nous précise Bruno Rivault, expert technique chez Tisséo dans les domaines de l’accessibilité, « elle est faite à 90 % de vrais matériaux, mais pas entièrement. Et le train entier comportera deux de ces rames. Mais ce n’est surtout pas qu’un outil de communication, c’est un support de travail pour nous.”
Les assos au cœur du projet
Cette maquette a permis de valider en situation quasi réelle les différentes améliorations qui ont été prévues en concertation avec de nombreuses associations de personnes en situation de handicap.
Le cahier des charges que Tisséo a présenté à Alstom, le constructeur qui a remporté l’appel d’offre, prévoit de nombreux aménagements en termes d’accessibilité, afin de rendre l’expérience des transports en commun optimale pour l’ensemble de la population. Yann Gaüzere, chef de projet système de transport, nous explique qu’avant cette maquette, une première en carton a été présentée aux associations, accompagnées d’images 3D, pour déterminer en amont les progrès à faire.

Une liste infinie
“Nous avons installé une chaise d’évacuation dans la rame qui permettra aux personnes à mobilité réduite de quitter la rame via les tunnels en cas d’urgence. Mais nous avons aussi travaillé sur la position des sièges qui sont dans la longueur pour éviter les obstacles et gagner de l’espace, sur la position de la barre centrale qui a été déterminée par des non-voyants afin de mieux les guider dans la rame, sur les contrastes de couleur afin d’aider les malvoyants à mieux démarquer les sièges du sol, nous avons multiplié les boutons d’urgence pour qu’ils soient accessibles aux personnes en fauteuil…”
La liste des aménagements semble infinie et les deux collègues rivalisent d’enthousiasme en les présentant. Yann Gaüzere s’enorgueillit notamment du travail sur la lumière dans les rames et les stations qui suivra le rythme circadien, se tamisant à la nuit tombée. “Ça c’est une première mondiale, j’en suis sûr !” Le bénéfice ? Lutter contre les troubles du sommeil que peuvent générer ces contrastes lumineux. Le travail continue avec les stations et les quais, dont les ascenseurs ont été doublés et placés à hauteur des places handicapées dans la rame. Une nouvelle maquette de ces quais est en cours d’élaboration…
Image 1 et 2 : Tisseo Ingénierie – Airimage