Incarcéré en Colombie en attendant son extradition, Michel Fraysse, surnommé “le Madoff de Toulouse”, est soupçonné d’avoir substitué près de 35 millions d’euros à plus de 400 familles. L’homme d’affaires de 44 ans est pendant de nombreux mois restés en cavale en Colombie, profitant de l’argent de ses investisseurs pour réaliser son rêve : percer dans la musique.
C’est en 2015 que la fine escroquerie commence. Michel Fraysse est un homme d’affaires comme il en existe des milliers. Originaire du Tarn, il est installé à Toulouse et propose à ses clients des investissements juteux dans l’énergie solaire renouvelable via sa société CN2i.
une pyramide de Ponzi revisitée
Comme le célèbre escroc du début des années 2000, Bernard Madoff, Michael Fraysse utilise en réalité les fonds de ses actionnaires pour distribuer des intérêts à une première série d’investisseurs avec le capital de nouveaux clients et ainsi de suite.
Une arnaque à très grande échelle puisqu’entre 2015 et 2021, ce sont des centaines de famille qui disent être victimes pour plusieurs millions d’euros au total. Cette situation a alerté la justice française qui a placé sa société en liquidation judiciaire en 2021. Mais Michael Fraysse est du genre audacieux. Sentant le vent tourner en sa défaveur, il décide alors de fuir en Colombie. Une décision lourde de conséquences qui lui a valu d’être sous le coup d’une notice rouge d’Interpol.

un mélomane incompris
Mais malgré sa fuite et le mandat d’arrêt international, le mot d’ordre n’était pas la discrétion pour l’escroc. Que ce soit sur Facebook, Instagram ou encore TikTok, Michael Fraysse se met en scène et met en avant sa vraie passion : la musique.
Après avoir sorti un album de 49 morceaux en 2010, qui n’a d’ailleurs pas rencontré un grand succès, il décide de se lancer en 2020 en tant que producteur. Il crée alors sa société CN2i Music France.
Un projet qui inquiète cependant ses investisseurs. Sous la vidéo d’une de ses chansons, on peut lire le commentaire d’un de ses clients “Monsieur arrêtez la musique et concentrez-vous sur CN2I, les actionnaires attendent que vous les rassuriez.” Cette demande ne semble pas inquiéter l’homme d’affaires qui change le nom de CN2I Music France en Uniprod Musica Columbia et sort un clip avec sa femme en interprète. La société de production a même une page Facebook indiquant sa localisation, un numéro de téléphone et une adresse mail, bref tout le nécessaire pour permettre à la police de remonter sa trace et de l’arrêter.
Une erreur fatale qui semble condamner son ascension musicale qui avait déjà bien du mal à décoller.
