Alors que le ministère de l’économie promet une table ronde autour des métiers de l’influence, ce secteur souffre encore de nombreux clichés. Retour sur un métier en expansion.
Booba, complément d’enquête et maintenant le gouvernement ! Décidément, le business de l’influence fait couler beaucoup d’encre et semble créer des problèmes. Pourtant, loin des millions d’abonnés et d’euros des stars installées à Dubaï, la réalité de la plupart des créateurs et créatrices de contenu est souvent méconnue. Beaucoup, même dans notre Sud-Ouest, animent ainsi des communautés et se font rémunérer en échange de visibilité pour des marques de toutes sortes. C’est un secteur d’activité complexe qui implique des professionnels allant de l’agent à l’agence d’influence marketing, maillons décisifs entre les marques et les influenceurs.
Shirley Diaz, ancienne agent, travaille aujourd’hui pour les marques, via l’agence Influence 4 you. Son rôle est de proposer aux marques les comptes Insta, TikTok, Youtube… qui correspondent au mieux à leur image et à la cible qu’elles souhaitent toucher, parmi des profils allant de 10 000 à plusieurs centaines de milliers d’abonnés. Elle est également là pour clarifier ce qu’elles peuvent attendre des partenariats. “L’influence permet de jouer sur ton image de marque et ta visibilité, cela fonctionne sur le long terme”, nous explique-t-elle. Elle évite aux marques de choisir une personne “à la mode” et l’invite à privilégier quelqu’un dont les statistiques prouvent leur compatibilité.

L’influence : un vrai métier !
De l’autre côté, les influenceurs et influenceuses sont aussi accompagné.es par des agents. “Prendre un agent est un gage de professionnalisme, les marques nous prennent plus au sérieux” raconte Éloïse, du compte Louandcompany (23,3 K abonnés). Son agent, Laura Thibault, qui gère depuis Bordeaux plusieurs comptes, notamment dans le Sud-Ouest, confirme : “Moi, je n’ai pas de mal à dire qu’une influenceuse vaut tant d’argent. Le fait qu’il y ait un agent change le rapport avec les marques. Cela prouve que c’est un vrai métier.” “C’est une bonne chose qu’on réglemente le secteur”, ajoute-t-elle. “Celles avec qui je travaille sont transparentes sur leurs partenariats. On a une responsabilité vis-à-vis de l’audience, il ne faut pas prendre les gens en traître. Et quand on sait que 40 % des audiences sont fakes, on comprend le besoin de règles.”
Photo 1 : Pexels
Photo 2 : @louandcompany